mercredi 25 février 2009

Monsieur le Professeur CASSUTO nous parle :

"Dans les années 60, lorsque le Pr Jean Bernard, le Maître de l'Hématologie française, évoquait les leucémies aiguës, il considérait, du fait de son expérience qu'elles étaient quasi-constamment fatales. Avec la modification des traitements et en particulier l'apparition de nouvelles classes thérapeutiques, celle des anthracyclines et celle de la cytarabine, il modifia son jugement en précisant qu'on pouvait désormais "murmurer" le mot de guérison.
Ces guérisons espérées étaient liées à l'observation de rémissions complètes de plus en plus nombreuses et surtout de plus en plus longues.
Par la suite, les chimiothérapies ont été complétées, modulées, associées à des progrès vis à vis des complications infectieuses, en particulier avec l'apparition des chambres stériles.
Si la chimiothérapie est extrêmement efficace en particulier dans les leucémies aiguës de l'enfant et même dans la plupart des cas chez les adultes, dans un certain nombre de cas, la forme cytologique, les constatations cytogénétiques et immunologiques permettent de savoir que le risque de rechute est important. Dans ces conditions, la thérapeutique curatrice idéale est représentée par la greffe de moelle osseuse encore appelée plus précisément greffe de cellules souches hématopoïétiques.
Dans une fratrie un receveur a une chance sur quatre d'avoir un donneur familial compatible. En dehors de la fratrie, il existe une chance sur un million de trouver sur le fichier international des donneurs volontaires de moelle osseuse un individu compatible quelque part sur la planète.
En 2009, l'alternative a un don de cellules souches hématopoïétiques à partir d'un sujet donneur est représentée par les cellules de cordons ombilicaux. Plusieurs banques en possèdent, congelés et peuvent être interrogées en permanence, c'est dire qu'en 2009, le réseau humain, humanitaire et humaniste est tel que les probabilités de trouver un greffon sont devenues très importantes. Il ne faut pas oublier cependant que les techniques de greffe médullaire, sont très complexes, très lourdes et assorties de risques non négligeables.
Malgré ce, malades, médecins et associations ne peuvent imaginer qu'un avenir constamment meilleur, incrémentant l'efficacité et minorant les effets secondaires."
Professeur Jill-Patrice CASSUTO
Chef de service d'Hématologie Clinique
Centre Accrédité de Greffe de Moelle Osseuse
CHU NICE

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